Qu’il s’agisse d’un premier poste de management, d’encadrer une équipe plus importante ou de devenir le manager de ses anciens collègues, Bruno Barjou, Annick Heagel, Jacques Isoré et Jean-Pierre Testa offrent des réponses précises aux questions que se pose tout manager par rapport à ses nouvelles responsabilités et à ses trois pôles d’activité : leader d’équipe, gestionnaire d’une unité, développeur des ressources humaines.
À l'occasion de la parution d'une nouvelle édition de leur ouvrage Manager, réussissez dans vos nouvelles responsabilité. La boîte à outils du manager d'aujourd'hui, Bruno Barjou et Annick Haegel ont répondu à nos questions.
Quelles sont les principales appréhensions et les difficultés généralement rencontrées par les futurs et nouveaux managers ?
Lors de leur prise de poste, les managers ont du mal à changer de posture et sortir de leur zone de confort en développant leur zone de leadership. Passer de l’expert au manager et ne pas s’adosser uniquement sur son expertise technique pour asseoir sa crédibilité, ne s’improvise pas. Cela suppose d’oser donner des signes de reconnaissance et oser la confiance avec les membres de son équipe. Trop souvent, le nouveau manager veut être omniscient et omniprésent.
Quelles sont les premières choses à faire lors de sa prise de poste ?
Observer, écouter, prendre la température auprès de son équipe avant de proposer son plan d’action et les changements à opérer. Prendre le temps de s’imprégner de la culture, des habitudes, de comprendre l’histoire de l’équipe. Il est aussi important d’organiser rapidement des entretiens individuels avec ses équipes pour faire connaissance, pour prendre le pouls, identifier les compétences, les attentes et frustrations éventuelles des membres de son équipe.
Organiser une réunion de prise de fonction pour présenter les objectifs de l’équipe, les valeurs et les modes de fonctionnement favorisant excellence et bienveillance est aussi un acte de management important.
Est-il nécessaire de changer d'attitude vis-à-vis de ses collaborateurs et de la hiérarchie ? Si oui, quelle attitude adopter ?
Ce qui caractérise votre nouveau statut de manager, c’est l’appartenance simultanée à deux groupes : le groupe des collaborateurs (votre équipe) et le groupe de direction (les encadrants) vis-à-vis desquels vous allez devoir être solidaire. Le statut de manager va impliquer pour vous un double devoir de réserve : certaines informations communiquées par la direction ne doivent pas être transmises au personnel ; à l’inverse, certaines informations, communiquées par les membres de l’équipe, ne doivent pas remonter telles quelles à la hiérarchie.
Bon gré mal gré, vos relations avec les autres vont changer. C’est d’autant plus perceptible, et par moment surprenant, que c’est souvent l’entourage lui-même qui initialise ces changements. Vos nouveaux collaborateurs vous parlent différemment, ont parfois des relations plus distantes.
Attention aux risques classiques pour ceux qui ne font rien évoluer : pratiquer le copinage entraîne une difficulté à se positionner en tant que manager auprès de ses équipes et d’être discrédité auprès de sa hiérarchie.
Quelles sont les principales différences entre le management en présentiel et en distanciel ? Comment s'adapter ?
Pour conduire et motiver en télétravail il n’y a pas nécessairement besoin de compétences spécifiques, mais il faut développer sa polyvalence et intégrer la technologie au fonctionnement de l’équipe pour orchestrer la collaboration à distance, adapter les modes de contrôle et de supervision avec l’équipe. Il faut donc faire passer des messages clairs, partager l’information et entretenir la confiance car vous n’êtes plus sur place pour revenir sur un point mal saisi ou interprété…
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