Ces gestes qui parlent

Nous savons bien – même si cela est parfois difficile à admettre – qu’il ne suffi t pas qu’un cours soit bien conçu pour qu’il soit efficace. Tout enseignant a fait l’expérience d’une situation d’enseignement solidement construite qui, tout à coup, est compromise par un mot maladroit, un comportement mal compris, une posture inadéquate. Or, ces dérives sont d’autant plus nombreuses aujourd’hui que les situations de classe ne sont plus entièrement prévisibles et que beaucoup de nos élèves ignorent ou rejettent les « codes scolaires ».

C’est de ce constat que part ce livre. Non pour s’y complaire, mais pour outiller les enseignants et leur permettre d’agir concrètement au quotidien afin que la transmission des savoirs soit plus efficace. Pour l’auteur, il s’agit véritablement de mieux mesurer les enjeux de ce que l’on fait, de mieux ajuster son comportement à ce que l’on attend, bref d’être pleinement investi dans son métier.

Voilà donc un ouvrage remarquablement informé sur les travaux en cours et articulé à une longue expérience d’enseignant et formateur. Un ouvrage qui nous montre qu’il est possible de mettre en oeuvre des « microgestes » qui incarnent l’intention d’enseigner. Ainsi, les mots employés mais aussi les postures et les déplacements, la voix et le regard, peuvent-ils calmer l’excitation et susciter l’attention, favoriser la sérénité dans les apprentissages et la focalisation sur le travail demandé.

Mais tout cela, bien sûr, doit se former. Et ce n’est pas un des moindres mérites de Jean Duvillard que de nous montrer comment : à titre personnel, à travers ce livre, comme dans les institutions de formation initiale et continue qui doivent, de manière urgente, prendre en compte cette dimension essentielle du métier.